Aujourd'hui nous allons partir à la découverte de certains sites et lieux à visiter dans le Loir-et-Cher et de son patrimoine historique, à travers le département et certains beaux villages de France.
Première partie :
Commençons tout doucement notre nouvelle excursion en nous rendant à Arville/Couëtron-au-Perche. Sur notre trajet se trouve la commune rurale de Droué et son château du début du XVIIe érigé sur une ancienne motte féodale.
À Arville, commune déléguée faisant partie de celle de Couëtron-au-Perche depuis le 1er janvier 2018, plongeons-nous à l’époque des templiers en allant visiter la Commanderie templière d’Arville bâtie au XIIe siècle, ainsi que le porche d’entrée et l’église Notre-Dame-Saint-Louis.
La grange, les écuries et le pigeonnier le seront postérieurement aux XVe et XVIe siècles. Le site abrite un jardin médiéval, un musée relatant l’histoire des templiers, et propose habituellement des spectacles scénographiques et différentes activités tout au long de l’année. À faire entre amis, en duo, ou en famille. Face à la commanderie, un centre d’hébergement accueille les centres de loisirs, les établissements scolaires, et aussi les groupes adultes. (Sur réservation)
Commanderie d'Arville. Crédit photo Wikipédia
À proximité, à Saint-Agil / Couëtron-au –Perche, se trouve le château de saint-Agil (XVe siècle) édifié sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale (XIIIe siècle.)
Nous repartons non loin de là, à Mondoubleau, sur le chemin nous croisons les vestiges de la chapelle de Guériteau. Mondoubleau est une ancienne cité médiévale. La maison du tourisme de la commune vous propose deux circuits : un «touristique», et un «patrimoine », ainsi que des circuits pédestres et équestres. En vous baladant, vous pourrez voir les vestiges de la forteresse de Mondoubleau (XIIe siècle) ainsi que d’autres, tours et fortifications, dans le centre du bourg. Non loin de la forteresse subsiste une maison à pans de bois du XVe siècle, ainsi que le manoir du Rocheux un peu plus loin, une bâtisse du XVe siècle (propriété privée.)
En continuant sur la route de nos villages, nous arrivons à Trôo.
Vous trouvez le nom atypique ? Attendez de voir cette ancienne cité troglodytique construite dans la roche dès le moyen-âge. Un village bâti sur plusieurs niveaux et offrant différents styles architecturaux.
Nous pouvons y voir, entre autres, la Motte castrale (antérieure au XIe siècle), la collégiale Saint-Martin, modifiée plusieurs fois (XIe-XIIIe-XIVe-XVe-XVIe siècles), les vestiges des remparts (XIe et XIIe siècles), l’ancien prieuré Notre-Dame-des-Marchais (XIIe siècle), les vestiges de la Maladrerie Sainte-Catherine (Hôtel-Dieu, XIIe siècle.) La cave du vigneron qui abrite un petit musée et propose des produits locaux à la vente. Et à proximité, la cave-exposition qui raconte l’histoire : "L’homme et son coteau" et "Les enfants de Trôo" (enfants juifs cachés pendant la Seconde Guerre mondiale) à travers deux expositions permanentes.
Vous pouvez aussi visiter la maison troglodytique la cave Yuccas. La Grotte pétrifiante avec ses stalactites et vestiges de l’ancienne chapelle Saint-Gabriel, et une autre curiosité dans le village nommée le Puit qui parle (ou Puits de Jacob » ou « Puits de Jacquot ») à l’écho exceptionnel (il serait du XIe et du XVe siècle.)
Collégiale et Motte castrale de Trôo. Crédit photo troo.fr
Et pour finir la tournée de Trôo, allons du côté du Domaine viticole de Benoît Savigny, vigneron, pour une petite dégustation (avec modération) au Domaine des Fosses Rouges (à la sortie de Trôo route de Sougé), mais encore, croiser au cœur des vignobles le château de la Voûte édifié sur les vestiges d’un château médiéval (tours du XVe, puis XVIIe-XVIIIe siècle) ou s’y attarder, le site proposant des chambres d’hôtes et salle pour séminaire, réception…
Continuons nos visites en passant par la route des vignobles de la vallée du Loir pour nous rendre à Montoire-sur-le-Loir. Dans les environs se trouve le Domaine Martelliere, famille de vignerons depuis cinq générations (visite des caves sur réservations et avec modération quant à la consommation) pour y trouver produits du terroir et vins.
Au village de Montoire-sur-le-Loir, des découvertes archéologiques ont permis de faire remonter les origines primitives de la présence humaine dans ce secteur aux époques préhistoriques (atelier néolithique et outils) puis gallo-romaines (habitats troglodytiques, structure agricole à Saint-Rimay.) La vie de la cité, quant à elle, a concrètement débuté à partir du moyen-âge (Xe siècle), et subit moult batailles. L’édification du donjon du château date du XIe siècle (surélevé d’un niveau au XIIe siècle) entouré d’une double enceinte. Au XIVe y sera rajouté des tours et remparts. La commune fait l’acquisition des ruines du château, qui a été démantelé au XVIe siècle, en 1847.
À Montoire-sur-le-Loir se trouve aussi le château de Chalay (tours du XIVe, façade XVIIIe, fronton et horloge XIXe siècle.) L’ensemble comprend une chapelle (XIXe siècle) et un site troglodytique. D’autres édifices historiques (ou ruines) sont présents dans la commune, comme l’ancienne chapelle Saint-Laurent, la maison du Bailli et son parc (dite aussi maison de Busson, XVIe siècle), l’ancien couvent des Augustins (XVe-XVIe-XVIIe siècles), la chapelle désaffectée de la Madeleine, ancienne léproserie (XIIe siècle.) La chapelle Saint-Gilles (XIe siècle) qui a été le prieuré du poète Ronsard (XVIe siècle) et qui abrite des fresques romanes.
À voir aussi le quartier Saint-Oustrille et son ancienne église Saint-Oustrille qui a était édifiée au pied du château au XIIe siècle. Elle fait actuellement l’objet d’une campagne d’appel aux dons de la part de la Fondation du Patrimoine pour la de restauration et de sauvegarde.
En temps normal, et depuis 1973, la commune accueille un grand festival folklorique où plusieurs groupes des cinq continents viennent se produire pendant plusieurs jours. Un festival riche de cultures et de traditions différentes. Il se déroule habituellement au mois d’août. Annulés cette année, nous espérons qu’ils puissent avoir lieu l’année prochaine.
Pour la petite anecdote, l’un des personnages de « La comédie humaine » de Balzac, Louis Lambert, est né dans la commune de Montoire-sur-le-Loir.
Ruines du château de Montoire-sur-le-Loir
Reprenons notre circuit touristique personnalisé pour rejoindre Lavardin où environ deux cents âmes habitent. La commune est classée parmi les plus beaux villages de France et nous pouvons y découvrir six bâtiments portés à l'inventaire des monuments historiques. Les impressionnantes ruines du château fort médiéval bâti sur un promontoire dominant la vallée (XIe siècle-XIIe-XVe siècle) démantelé par Henri IV au XVIe siècle, et dont une des enceintes protégeait le prieuré de Saint-Martin (XIe siècle, anciennement Saint-Gildéric).
Le Prieuré, devenu bien national au XVIIIe fût modifié en manoir. Paul Claudel y séjourna avec sa famille au XXe siècle, et il y aurait écrit « Entretiens en Loir-et-Cher».
En flânant dans la commue nous pouvons aussi aller voir l’église romane Saint-Genest (fin XIe début XIIe) avec son clocher Beffroi et ses très magnifiques fresques murales (du XIIe au XIVe siècle.) Plus d'infos sur l'église ici (blog trouvé lors de mes recherches).
Face à elle, l’ancien presbytère Saint-Genest (Xe et XIe, modifié et agrandit aux XIIe et XIVe siècles) qui est l’une des plus anciennes maisons du village, et abrite désormais la mairie (chanceux va !)
Pour ce qui est des maisons très anciennes, nous pouvons admirer les façades de celle de Perrault, une bâtisse gothique du XIVe siècle et celle de Florent Tissard (XVIe siècle), mais aussi prendre le sentier de « la Rotte aux Biques » pour admirer ces habitats et caves troglodytiques creusés dans la roche. Puis admirer le pont gothique (XIIe-XIIIe siècle) long de 56 mètres et ses huit arches.
Église Saint-Genest
Avant de quitter ce petit village pittoresque, une dernière visite à la cave des vierges creusait sur deux étages et qui daterait du moyen-âge. Cave troglodytique où il était possible de loger, et «équipée» d’une cheminée, d’un silo à grain et d’un oratoire.
Après la fraîcheur des caves, retour sur les routes de campagne pour rejoindre Vendôme. Non loin de cette ville (quelques kilomètres) d’autres genres de caves où déguster du pays vendômois (avec modération), celles par exemple de La Coopérative La Cave du Vendômois et les Caves de la Berthelotière à Villiers-Sur-Loir, le Domaine Brazilier et celui de La Gaudetterie , les caves aux Caux à Thoré-la-Rochette, et le vignoble de la Pente des Coutis à Vendôme.
Une fois arrivés dans la cité, ville ancienne et médiévale, classée d’art et d’histoire, dirigeons-nous vers la chapelle Saint-Pierre-de-la-Motte, ancien prieuré érigé sur une motte (serait du XIe siècle), puis profitez du parc Ronsard avant d’aller admirer les façades et le parc de l’ancien collège des Oratiens (XVIIe siècle) qui fut tour à tour collège militaire, collège Royal, Lycée Royal, lycée impérial pour devenir le lycée Ronsard, et de nos jours Hôtel de Ville.
Plusieurs personnes célèbres y ont été scolarisées à travers les siècles, dont un certain Honoré de Balzac qui y évoque sa scolarité dans l’ouvrage Louis Lambert. Non loin de là, l’église de la Madeleine (XVe siècle), la chapelle Saint-Jacques de style gothique (XIIe-XVe-XVIe siècle) anciennement étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, les lieux servent aujourd’hui pour divers évènements culturels (concerts, expositions.) Puis à la tour de l'Islette faisant partie des fortifications érigées au XIIe siècle, poursuivre jusqu’à la porte d’eau (XIIe, déversoir XIVe siècle) et continuer vers la sublime Abbaye de la Trinité, de l’église romane à l’Abbaye de style gothique (construction et modification du XIe au XVIe siècle, ainsi que restauration au XIXe)) nous ne pouvons que l’admirer, tout comme ses fresques romanes(XIe-XIIe siècle) dans la salle capitulaire (XIVe siècle) et ses vitraux, dont le plus précieux, qui serait l’un des plus anciens de France, se trouvant dans la chapelle d’axe et datant du XIIe siècle. L’abbaye comprenait plusieurs dépendances qui seront utilisées comme caserne militaire.
Vendôme, Abbaye de la Trinité. Manfred Heyde (WIkimedia Commons)
Mais n’en disons pas trop, le mieux étant de vous laisser la découvrir.
Reprenons la rue du Change, pour trouver une terrasse sympathique où nous poser un peu afin de goûter aux bons produits et spécialités du terroir (enfin ! nous direz-vous, vive une petite pause.)
Siroter une des variétés de la bière 1515 de la Brasserie Guillaume qui avait aussi créé une gamme bière de Ronsard, ou bien un verre de vin des coteaux du Vendômois pour accompagner un pavé de chevreuil aux champignons, un Pot-au-feu du braconnier, un croustillant de poisson d’eau douce, une tartine solognote de poisson, une carpe à la Chambord, une volaille au safran local, un plateau de charcuterie locale, une terrine forestière, un lièvre confit, des asperges blanches de Sologne au chèvre, une andouillette de Mennetou-sur-Cher, une assiette de champignons des bois, une salade de légumes locaux et de saisons, du fromage Selles-sur-Cher, du Neuville, l’un des Petit Trôo, et pour les petits ou nostalgiques, de la Vache qui rit ou du Kiri, sans oublier de prendre une part de la fameuse tarte Tatin ou une coupelle de fraises locales.
Brasserie Guillaume, bière 1515. Crédit photo Brasserie Guillaume
Le Petit Trôo, La Laiterie de Montoire sur le Loir. Crédit photo La laiterie de Montoire sur le Loir
En reprenant notre visite, s’arrêter en chemin pour acheter du miel de Sologne, des biscuits Saint-Michel, ou ceux de la biscuiterie de Chambord, mais encore du chocolat Poulain, du Safran de La Chapelle-Vicomtesse, des Rondiau de Sologne (traditionnellement pour Mardi gras)…
En arrivant sur la place Saint-Martin nous pouvons y voir des maisons à pans de bois, dont celle de la maison Saint-Martin (XVe siècle), mais encore la tour Saint-Martin (convertie en beffroi aux XVes et XVIes siècles) qui sont les restes de l’église paroissiale Saint-Martin qui dominait cette place. Aller faire d’autres emplettes au marché couvert (XIXe restauré au XXe siècle) avant d’aller admirer la sublime porte Saint-Georges (XIIIe-XIVe-XVIe), érigée avec les remparts, elle faisait partie des quatre d’origine qui contrôlaient l’entrée dans la cité.
Porte Saint-Georges. Wikipédia
Prenons «La rue Ferme» où se trouvait jadis l’ancienne basse-cour du château qui abritait les maisons des chanoines, certaines de ces anciennes maisons subsistent encore de nos jours, pour nous retrouver devant le parc et les vestiges du château de Vendôme (XIe-XIIe-XVIIIe siècle) ainsi que ceux de l’enceinte médiévale (XIIe siècle.) L’ensemble est dominé par la Tour de Poitiers. Le château est délaissé dès le XVIIIe siècle, et les logis ducaux ont été quant à eux détruits par les nouveaux propriétaires des terrains vendus pendant la Révolution. Au XIXe siècle un parc à l’anglaise y est aménagé. Les dates de la fondation de la collégiale sont incertaines, des recherches effectuées par Gaël Simon et ses observations, un Vendômois amoureux des ruines sur le site du château, sont à retrouver dans un bulletin de la Société archéologique du Vendômois.
Quittons Vendôme et ses sites historiques. D’autres sont à découvrir, ainsi que des musées à visiter. Toutes les infos sont à retrouver sur le site de l’office du tourisme de la ville, qui vous propose aussi des parcours de visite.
Fin de la première partie, pour continuer notre petit périple et découvrir encore un peu le Loir-et-Cher direction la seconde partie.
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